Mon Dieu qu’il y en a des croix sur cette terre…
Croix de bois, croix de fer
Mumbles croix familières…
Petites croix d’argent
Pendues sur les poitrines
Vieilles croix de couvent
Perdues parmi les ruines
Et moi, pauvre de moi
J’ai ma croix dans la tête
L’immense croix de plomb
Vaste comme l’amour
J’y accroche le vent
J’y retiens la tempête
J’y prolonge le soir
Et j’y cache le jour
Et moi, pauvre de moi
J’ai ma croix dans la tête
Un mot y est gravé
Qui ressemble à « souffrir »
Mais ce mot familier
Que mes lèvres répètent
Est si lourd à porter
Que j’en pense mourir…
Mon Dieu, qu’il y en a sur les routes profondes
De silencieuses croix qui veillent sur le monde
Hautes croix du pardon
Tendues vers les potences
Croix de la déraison
Ou de la délivrance…
Mais moi, pauvre de moi
J’ai ma croix dans la tête
L’immense croix de plomb
Vaste comme l’amour
J’y accroche le vent
J’y retiens la tempête
J’y prolonge le soir
Et j’y cache le jour
Mais moi, pauvre de moi
J’ai ma croix dans la tête
Un nom y est gravé
Qui ressemble à « souffrir »
Mais ce nom familier
Que mes lèvres répètent
Est si lourd à porter
Que j’en pense mourir…