Les cloches sonnent ce matin
Pour la mort de notre voisin
Sa femme, elle a bien du chagrin
Mais moi, mais moi, ça ne me fait rien
Les gens qui sont autour du corps
Les gens qui sont près de la mort
Font semblant d’avoir du chagrin
Mais moi, je sais que ça ne leur fait rien
Allez-vous-en, mes hypocrites !
La mort est chose fantastique
Laissez cette femme et son chagrin
Puisqu’à vous ça ne vous fait rien
T’en souviens-tu, mon bien-aimé
De ce jour où tu m’as quittée ?
Les gens, eux, ils s’en foutaient bien
Mais moi, j’avais bien du chagrin
J’avais mis mes amis dehors
Pour rester seule avec mon corps
Pour me souvenir de tes baisers
Si tu savais comme j’ai pleuré !
Le monde a continué de rire
Et moi, j’avais comme du délire
Si tu savais, mon bien-aimé
Si tu savais comme ça fait pleurer !
Un jour, les cloches vont sonner
Elles sonneront à toute volée
Ça sera pour toi, mon bien-aimé
Ta dernière heure aura sonné
Autour de toi, seront tes amis
Ils diront tous : « Ce pauvre ami
C’était un garçon épatant. »
En s’en foutant éperdument
J’entends déjà les cloches sonner
Pour la mort de mon bien-aimé
Qui m’a fait tant et tant pleurer
Que je ne pourrai plus pleurer
Les cloches sonnent ce matin
Pour la mort de notre voisin
Sonnez les cloches, sonnez bien !
Puisqu’à moi ça ne me fait plus rien