J’ai d’abord entendu sa plainte grandiose
Contaminant alors tout ce qui s’interpose
Et les choses et les gens
Puis je suis allé voir les arbres qui ploient
Me sentant solidaire car ça m’arrive, moi
Peut-être trop souvent
Fermé tous les bouton, remonté haut le col
Précaution inutile, ce cheval sans licol
Par dessus les enclos
S’immisce partout, encore plus à mon âme
Et fendant tout à coup, pareil au brise-lames
Ce que j’ai de sanglots
Un vent fou s’est levé
Un vent fou s’est levé
Mais qu’est-ce que tu m’apportes, qu’est-ce que tu veux ?
C’est trop tard pour les braises, trop tard pour le feu
Fallait souffler avant
Aide plutôt le meunier à piler sa farine
Fais glisser le voilier sur l’onde marine
Et fiche-moi la paix
Sème des pissenlits si ça t’occupe
Porte des voix, soulève des jupes
Fais danser des cheveux
Fais tomber un fruit sur le prochain Newton
Mais retiens tes poumons qui m’annoncent que l’automne
Est tombé sur nous deux
Est tombé sur nous deux
Mais comme il souffle
Comme il siffle
Comme il enfle
Comme il gifle
Paysage désolé ou branches à peine fendues
Je verrai bien demain, si je sors, l’étendue
Des dégâts que tu as fait
Mais balaye pas nos cendres, c’est tout ce qu’il me reste
Si je veux les répandre, je saurai faire le geste
Lorsque je serai prêt
Un vent fou s’est levé
Un vent fou s’est levé