Je me réveille avec entrain,
Je branche la cafetière électrique,
Je me rue dans la salle de bain
Et je deviens paralytique.
Sous la douche y a un éléphant
qui me regarde tendrement.
Je balbutie en rougissant,
d’un air gaga probablement :
« Mais comment donc êtes vous entré
Puisque la porte était fermée ? »
il me sourit et il me dit :
« T’occupe pas, donne moi du nougat !
T’occupe pas, donne moi du nougat ! »
Je bondis sur le téléphone,
je fais le 17 et je tonne :
« J’habite au 1 d’la rue Bidouche
y’a un éléphant dans ma douche. »
Le flic me dit : « vas-y toi-même,
ça résoudra tous tes problèmes ! »
Déboussolée je redéboule
là où j’ai laissé ce maboule.
La douche est vide, il est parti ;
le voilà couché dans mon lit.
Il me regarde et il me dit :
« Ecoute, toi, donne-moi du nougat,
Ecoute, toi, donne-moi du nougat ! »
Je dis : « je vais vous en chercher,
C’est dans la cuisine à côté. »
J’y vais et puis je change de cap,
J’enfile un manteau et une cape
Pour recouvrir ma nudité,
Et je m’enfuis dans l’escalier.
Je traverse la ville à pieds
En cavalant comme une damnée.
J’arrive enfin chez un copain
Qui va m’accueillir dans son sein.
Il ouvre la porte et il me dit :
« Assieds-toi, donne-moi du nougat,
Assieds-toi, donne-moi du nougat ! »
J’ai galopé chez Marina,
Qui est plus qu’une sœur pour moi.
Elle m’a tout d’suite donné à boire,
Je lui ai raconté l’histoire.
Elle a dit : « Alors, t’as fait quoi ?
- Moi j’lui ai donné le nougat. »
La d’ssus je vais m’faire un pétard
Et partir pour Montélimar.
Elle me fait : « Je viens avec toi !
Moi aussi je veux du nougat !
Moi aussi je veux du nougat,
Moi aussi je veux du nougat !
Moi aussi je veux du nougat,
Moi aussi je veux du nougat ! »