(céo)
J'en ai vu des gars s'poser, j'aurais pu suivre l'exemple
mais c'était plus fort que moi, un peu comme kicker des samples.
Je vis, je ressens. Imbibées d'essence,
j'ai incinéré mes limites et puis j'ai vidé les cendres.
Car depuis 'tit-pe', je me libère dans le vide.
Dans la vie, ça me sidère, c'est le mystère qui me guide
comme un trou dans le bide ou le creux d'une ride ;
ceux qui disent que c'est hideux, moi je ris d'eux.
Coincé dans mon pied-à-terre, j'ai des envies célestes,
me déleste des aberrations que mon ennui déteste.
Pendant qu'tu restes obsédé par tes cinq ou six complexes,
je me dirige vers le haut comme l'accent circonflexe.
Et comme un pigeon voyageur, j'observe les grandeurs
et prends de la hauteur à la manière d'un pilon ravageur.
Avant qu'une rancœur obscure ne m'élimine,
je passe au dessus des murs de mes limites.
Refrain(x2)
Céo est en haut.
Un drôle d'oiseau,
son bec te pique,
ses griffes t'agrippent,
lacèrent ton dos.
Hippo est en bas.
Il gratte sans cesse,
la terre s'entasse.
T'en perds la tête,
ton corps s'embrase.
(Hippo)
Écrire, c'est surpasser sa flemme,
tailler sa craie, une ébauche d'appel à l'aide.
Même déchu, amer, abject, faut garder la pêche,
allier le verbe à la sève, la merde à la crème, le rêve à la guerre,
filtrer l'image d'un corps noyé pour obtenir la jeune fille à la perle.
Travail vital, trivial acerbe qui, bien souvent, finit vite à la benne.
Car...
Faut tordre le fer hors des repères, s'exclure de la horde des pairs.
Que d'effort et de persévérance et de projets immenses qu'on déterre
Élaborant des thèses sommaires, c'est sûr.
J'assimile le sommeil à la mort et le vide à vos quêtes,
salis vite vos têtes sensibles au swing affolant des césures.
Je joue les durs mais suis timide.
Je vais jeter mes jumelles, heurter mes prunelles
et creuser des tunnels sous les murs de mes limites
afin de semer la cruelle fatalité naturelle qui m'irrite.
Refrain x2
(céo & hippo)
On a la tête dans les nuages et les pieds sur terre.
On regarde la lune pas nos voûtes plantaires.
On imagine nos vies loin des envies sédentaires.
On évite au maximum que le doute nous enterre.
On travaille dans l'austérité, pour la postérité,
pour pouvoir relire nos trouvailles quand on s'ra gros et ridé.
Puis enfin profiter d'un repos bien mérité.
Hippo c'est cool ! Quoi ? On n'a pas trop dérivé...