Ça c'est pas oun' histoiré parisianna,
Tango, tango, canta, canta mi peina,
Canta l'histoiré d'oun' trahison,
Que ça m’a brisé mi corazon.
Z'aimais oun' bellé fillé dé l’Argentina,
Qu'ell' possédait una voix cristallina,
Avait aussi la poitrin' agressiva
Avec, en plous, oun' famill' excessiva :
Lo padré, la madré,
Et douzé chiquitiñas,
Grand-padré, grand-madré,
Oun' armée de cousinas,
Yo solo travaillas
Pour qu’eux fassent la noce,
Avec lors amigos
Et la tantina de Burgos !
Nous vivions dans oun ranch, à dix ou douzé,
Oui mais ell', ell' n’aimait pas la cambrouzé,
Z'avais beau jouer dou bandonéon,
Ça manquait d’éclairaze au néon.
Un beau jour ell' quitta lé domicilé,
Emportant mes derniers billets dé millé,
En mé disant qué z’avais dé la veina,
Car elle laissait pour consoler ma peina :
Lo padré, la madré,
Les douzé chiquitiñas,
Grand-padré, grand-madré,
Oun' armée dé cousinas,
Oun onclé, sa femma, venous de Saragosse,
Avec lors quatré goss's,
Et la tantina de Burgos !
Tango, tango, canta, canta mi peina,
Yo plorait, plorait, comm' una balena,
Que ça trempait mon bandonéon,
Ça mouillait toutés les partitions.
Mais l’amour a ramené l’infidèlé,
Pas toute sole, elle aménait derrièr' ellé
Trois muchachos qu’elle avait ou en villé,
On se r'trouvait complets à domicilé :
Lo padré, la madré,
Les douzé chiquitiñas,
Grand-padré, grand-madré,
L’armada dé cousinas,
Et l’onclé, la femma avec lors quatré goss's
Trois nouveaux muchachos :
Et, et, et….
En manqua ouno !
Récapitoulation :
Lo padré, la madré,
Les chiquitiñas, y'en a douzé, si
Grand-padré, grand-madré,
Et les cousinas, ah, cellés-là alors…
Et l’onclé, la femma, et les quatré goss's
Trois nouveaux muchachos...
J’y suis !
Et la tantina de Burgos !