On reste, Dieu merci, à la merci
D'un conifère,
D'un silence inédit,
D'une seule partie de jambe en l'air,
Le soleil est assis, du mauvais côté de la mer,
Quelle aventure, quelle aventure...
On reste, Dieu merci, à la merci
D'un abri bus,
Ne reste pas ici, on entend
Sonner l'angélus
Le soleil est joli,
Plus triste que le cirque Gruss
Quelle aventure, quelle aventure...
On reste, Dieu merci, à la merci
D'un engrenage,
D'un verre de Campari,
Du bon vouloir de l'équipage,
Paris est si petit quand on le regagne
À la nage, quelle aventure, quelle aventure...
On flâne, on flaire,
On flaire la flamme singulière...
On gagne, on perd
On perd la gagne, la superbe...
On reste, Dieu merci, à la merci
De l'amour crasse,
D'un simple démenti,
D'une mauvaise vie,
D'une mauvaise passe
Le silence est aussi pesant,
Qu'un porte avion qui passe,
Quelle aventure, quelle aventure...
On reste, Dieu merci, à la merci
D'un sacrifice,
D'une mort à crédit,
D'un préjugé né d'un préjudice,
Le soleil s'enfuit,
Comme un savon soudain qui glisse,
Quelle aventure, quelle aventure...
On flâne, on flaire,
On flaire la flamme singulière...
On gagne, on perd
On perd la gagne, La Superbe...
On reste, Dieu merci, à la merci
D'un nimbutal,
Du plafond décrépit,
Qu'on observe à l'horizontal,
Le soleil est parti,
La neige tombe sur les dalles,
Quelle aventure, quelle aventure...
On reste, Dieu merci, à la merci
D'un lampadaire,
D'une douleur endormie,
D'un chaste spleen un soir d'hiver,
La Vieillesse ennemie,
Reste la seule pierre angulaire
Quelle aventure, quelle aventure...
On flâne, on flaire,
On flaire la flamme familière...
On gagne, on perd
On perd la gagne, La Superbe...
D'une étincelle,
Quelque pars à Paris,
Au fin fond du bar d'un hôtel,
Dès la prochaine vie,
Je rêve de se rester fidèle,
Quelle aventure, quelle aventure...