. . Nous sommes toujours trois dans cette galère. Deux pour tenir la conversation et moi pour ramer.
. . Qu'il est dur le pain quotidien, dur à gagner et dur à se faire payer !
. . Ces deux bavards sont toute ma distraction, mais c'est tout de même dur de les voir manger mon pain.
. . Ils parlent tout le temps. S'ils ne parlaient pas tout le temps, certes l'immensité de l'océan et le bruit des tempêtes, disent-ils, viendraient à bout de mon courage et de mes forces.
. . Faire avancer à soi tout seul un bateau, avec une paire de rames, ce n'est pas commode. L'eau a beau n'offrir que peu de résistance... Elle en offre, allez. Elle en offre, il y a des jours surtout...
. . Ah ! comme j'abandonnerais volontiers mes rames.
. . Mais ils y ont l’œil, n'ayant que ça à faire, et à bavarder et à manger mon pain, ma petite ration dix fois rognée déjà.