La dernière fois que je t’ai vu tu ne ressemblais déjà
presque plus à toi, ton sourire avait disparu et cette
fois c’était sûr qu’il ne reviendrait pas.
La peau sur ton visage n’était plus celle des images
de toi en été, assis à des terrasses de café, partout
en France où tu avais pu toute ta vie trouver
des terrasses de café en été.
Je cherchais l’infirmière dans les couloirs de l’hôpital.
Tu as dit je sais plus quoi inventer maintenant.
Excuse-moi je suis un peu dans le cirage.
Souvent to disais des trucs comme ça, je suis un peu
dans le cirage.
Je dors mal, je fais des cauchemars.
On a cherché les choses auxquelles tu pourrais penser
la nuit d’après, la photo où tu roules à vélo en 1982
et je suis assis derrière toi.
Tu regardais le plafond droit devant toi et tu as
murmuré : on avait pris des risques ce jour-là.
À l’hôpital de Poissy on ne trouve pas les infirmières
dans les couloirs.
Il faut que tu rentres mon chéri. Il faut plus que
tu t’embêtes à venir me voir comme ça.
L’infirmière est arrivée quand je quittais la chambre
et c’est la dernière fois que je t’ai vu.
Elle a dit : c’est votre petit-fils ? Il est grand