« Craignez, craignez la fille du vent salé »
Tels furent ses derniers mots
Il les livra au gré des alizées
En sombrant dessous les flots
Dans les eaux noires de Theramore
Où gisent mille corps brisés
L’Amiral est mort, livré à son sort
Par sa fille, abandonnée
Pourquoi, pourquoi, ô fille du vent salé ?
Pourquoi as-tu oublié tes racines ?
Fierté et joie de notre Daelin
Comment a-t-elle osé ?
Quand elle s’enfuit, par-delà les courants
Il fit voile au couchant,
En père dévoué, toujours il l'a suivi
Priant qu’elle soit en vie
Mais l’attendait, sur ces lointains rivages
Des ennemis ancestraux
Et au moment, d’affronter ces sauvages
Sa fille, tourna le dos
Alors du fond des flots déchirés
Par son sang trahi
Il dit aux siens dans un dernier cri ;
« Craignez la fille du vent salé »
J’entends, j’entends, depuis les eaux glacées
Me dire la même voix ;
« Craignez, craignez, la fille du vent salé
Craignez, craignez, craignez- moi... »