Incline petite ton front
sur moi.
Qu’ici règne une fraîche ambiance
et dans les collines on sent
un parfum de giroflée
Incline-toi belle captive
amoureuse et sensuelle
dans les bras d’Alborerí
qui t’aime d’un désir ardent.
Incline petite ton front
sur moi.
Si tes yeux sont d’une ardente
splendeur
tes pupilles (sont) transparentes
comme l’eau de la fontaine
d’une couleur très pure.
Qui, en te voyant ne te regarde pas
et pour toi, petite soupire
et ne veut aimer que toi,
et on se sent captif
car tes yeux sont d’une ardente
splendeur.
Les chrétiennes ensorceleuses
de l’Aduar (1)
gémissent plaintives
leur infortune et leur peine.
Le cacique ne les regarde pas
et soupire pour toi
et ne veut aimer que toi
bien que gémissent plaintives
les chrétiennes ensorceleuses
de l’Aduar
À l’ardent midi
quand déverse son harmonie, le tuyú (2)
nous serons ma petite aux yeux bleus (3)
dans la fraîche ombre (4)
sous un guaviyú (5) vert.
Toi, dans le hamac, couchée
et sur ma poitrine inclinée
et contre mon front, toi
à l’ardent midi
quand déverse son harmonie,
le tuyú.
Que veux-tu de plus ma chrétienne
pour toi
si ton front s’orne
de la plume souveraine
du cacique Alborerí
Tu auras des bijoux et des trésors,
tu auras des perles et des colliers
que j’obtins à la guerre
parmi le sang castillan.
Que veux-tu de plus ma chrétienne
pour toi.