Dans mon sous-sol crasseux
Où brûlent mes fourneaux
Où les âmes damnées
Grillent de bas en haut
Regardez qui est là
Qui attise les flammes ?
Régnant sur les Enfers,
Le Diable est une femme !
Rien d’étonnant n’est-ce pas ?
Des brunes jusqu’aux blondes
Par elles sont advenus
Tous les malheurs du monde !
Le Diable est une femme
Et vous vous en doutiez :
La place d’une femme,
N’est-elle pas au foyer ?
Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Comment pour m’invoquer
Faut-il que l’on m’appelle ?
Mes diables et mes hommes
Et Dieu même en personne
Tout simplement me nomment :
« Patronne. »
Depuis tant de prophètes,
De savants vertueux
L’équation est logique,
C’est la preuve par deux !
On l’a tant proclamé
Sur un ton formidable :
Le diable est une femme,
Les femmes, c’est le diable !
Et qu’elles soient victimes
Ou qu’elles soient complices
De leurs mâles et fils
Et de leurs maléfices,
Frappez donc les premiers,
Talibans ordinaires
Ces démons adorés
Car il faut les faire taire !
Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Messieurs, venez m’aider
À ôter mes dentelles
Dans vos brûlants émois
Ainsi que je l’ordonne
Allez, appelez-moi :
« Patronne »
Quel que soit le brigand,
Il y a corruptrice
Conscience du pouvoir
Qui dort entre ses cuisses.
Qui susurre les ordres
Et les avis funestes ?
Vous, mes sœurs les salopes,
Les putains et les pestes !
Derrière chaque type
Sans foi, ni loi, ni âme
Si vous cherchez le diable,
Vous trouverez la femme :
La gueuse, la traîtresse,
La garce, la sorcière
La fille de Borgia
Et la maman d'Hitler…
Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Je vous attends, venez :
Mes belles demoiselles
Que votre dernier mot
Que la vie abandonne
Soit dans un soubresaut :
« Patronne »
En attendant je compte
Vos crimes et vos bassesses
Tous vos pieux mensonges
Et vos histoires de fesses
J’encourage le vice,
Je provoque des guerres
Je dirige le monde
Et Dieu me laisse faire !
Parce que Dieu se fout bien
De vos petits tourments
Avec ses anges blancs
Dans son blanc firmament
Dieu est tellement belle,
C’est une femme généreuse !
Mais ne vous y fiez pas,
Ça n’est qu’une allumeuse !
Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Pour fêter vos péchés
Je réponds à l’appel
Et pour me faire venir
D’une voix qui frissonne
Il suffit de redire :
« Patronne. »