Mon café du matin à descendre
À deux heures avec un antalgique
Des fenêtres laissant entrer une grisaille
Communiquée contre ma peau aussi grise
Je crains que l’acide sulfurique dans le cœur
N’attaque la poitrine de part en part
Serait-il préférable de se coucher
N’avoir ni à se plaindre, ni à gaspiller son temps
Comme un hiver, je suis froide et pâle
Comme un hiver, je suis froide et pâle
En bus, on s’assied à une place voisine
En public, j’ai une légère hystérie
En vérité, les regards m’horrifient
Supposons qu’ils me croisent ou qu’ils me manquent
On est certainement disposé à me donner
Pour une triste sorcière prétentieuse
À plus forte raison, je garderai la maison
Où j’attendrai des miracles
Comme un hiver
Je suis froide et pâle
Comme un hiver
Je suis froide et pâle
Je sais que je suis assez distante
Mais si tu te demandes :
À mon avis, c’est la saison
C’est sympa que tu restes avec moi
Au moins, j’aurai à qui m’en prendre
Froissée d'en blesser un autre
En traîner un autre misérable
À ta place, je me laisserais atteindre
Je ferais ma valise, je prendrais la tangente
Heureusement, tout va passer
Sur ce principe, nous sortirons de l'embarras
Comme un hiver
Je suis belle et blonde
Comme un hiver
Je suis belle et blonde