A la lettre K de ton carnet d'adresses
Raye ce soir mon nom
Et fait une croix et à côté de cette croix
Un silence, saupoudre-le de cendres
Si Dieu existe
Cent hivers et pas un seul été
Et parfois une miette de ta table
J'avais mal à force d'attendre
Changée en une petite poignée de cendres
Si Dieu existe
Et quand tu partiras
Quand tu mourras
Si tu n'es pas là cette nuit
Soudrain, deux femmes se réveilleront
L'une, ta mère,
Versera un torrent de larmes
L'autre, moi,
Je maudirai ton nom
Et j'éclaterai de rire
Maudissant chaque jour
Que j'ai passé à tes côtés
Sans rien te dire
Je suis restée cent ans
Comme une épouse
Et je ris à haute voix
Maudissant chaque nuit
Et enfin je me maudirai
Moi-même
De t'avoir aimé
Mais je verrai toujours un ange en toi
Qui est là un instant puis s'envole l'instant d'après
Si seulement tu pouvais murmurer à mon ventre
"Tu dois faire les enfants comme des biscuits"
Si Dieu existe
Et quand tu partiras
Quand tu mourras
Si tu n'es pas là cette nuit
Soudrain, deux femmes se réveilleront
L'une, ta mère,
Versera un torrent de larmes
L'autre, moi,
Je maudirai ton nom
Et j'éclaterai de rire
Maudissant chaque jour
Que j'ai passé à tes côtés
Sans rien te dire
Je suis restée cent ans
Comme une épouse
Et je ris à haute voix
Maudissant chaque nuit
Et enfin je me maudirai
Moi-même
De t'avoir aimé