Je connais le chemin
pour visiter tes rêves,
ceux que personne n’a vus,
ceux qui flottent, suspendus.
Je connais cette route,
celle qui mène à tes doutes
portée par chacun
des gestes que tu redoutes.
Suffit de regarder,
te fixer dans les yeux,
de suivre les sillons tracés
par tes cheveux.
Suffit d’être attentif
aux odeurs de ton corps,
aux orages humides,
à ces éclairs sonores.
Que tu le veuilles ou non,
tu sais, tu tournes en rond.
Tu cries, même silencieux.
Ta vie t’a fait faux bond.
Me laisseras-tu voir
enfin ton vrai visage?
M’ouvriras-tu la porte
de ce secret passage?
Accepteras-tu de
rester sans protection?
Crois-tu assez en moi,
me vois-tu juste et bon?
Si jamais la peur
doit élire domicile
dans tes os, dans tes ongles,
dans chacun de tes cils.
Dis, n’as-tu pas envie,
avant de crier défaite,
d’essayer avec moi
de reprendre la fête?
Qui sait, peut-être bien
que nous vaincrons à deux
cette peur, ce malheur
qui brûle comme le feu.