Chez moi les forêts se balancent
et les toits grattent le ciel,
les eaux des torrents sont violence
et les neiges sont éternelles.
Chez moi les loups sont à nos portes
et tous les enfants les comprennent.
On entend les cris de New York
et les bateaux sur la Seine.
Va pour tes forêts, tes loups, tes gratte-ciels.
Va pour tes torrents, tes neiges éternelles.
J'habite où tes yeux brillent, où ton sang coule,
où des bras me serrent.
J'irai où tu iras, mon pays sera toi.
J'irai où tu iras, qu'importe la place,
qu'importe l'endroit.
Je veux des cocotiers, des plages
et des palmiers sous le vent,
le feu du soleil au visage
et le bleu des océans.
Je veux des chameaux, des mirages
et des déserts envoûtants,
des caravanes et des voyages
comme sur les dépliants.
Va pour tes cocotiers, tes rivages.
Va pour tes lagons tout bleus balançant.
J'habite où l'amour est un village,
là où l'on m'attend.
J'irai où tu iras, mon pays sera toi.
J'irai où tu iras, qu'importe la place,
qu'importe l'endroit.
Prends tes cliques et tes claques, et tes rêves et ta vie.
Tes mots, tes tabernacles et ta langue d'ici.
L'escampette et la poudre et la fille de l'air.
Montre-moi tes Édens, montre-moi tes Enfers,
tes nord et puis tes sud et tes zestes d'ouest.
Chez moi les forêts se balancent
et les toits grattent le ciel,
les eaux des torrents sont violence
et les neiges sont éternelles.
Chez moi les loups sont à nos portes
et tous les enfants les comprennent.
On entend les cris de New York
et les bateaux sur la Seine.
Qu'importe, j'irai où bon te semble.
J'aime tes envies, j'aime ta lumière.
Tous les paysages te ressemblent
quand tu les éclaires.
J'irai où tu iras, mon pays sera toi.
J'irai où tu iras, qu'importe la place,
qu'importe l'endroit.