J'en ai passé des nuits
À griffonner des lettres
Lettres qui lui criaient
Tout mon ardent amour
Et que je détruisais
Lorsque venait le jour
Et qu'enfin j'envoyais
Quitte à me compromettre
J'en ai passé des nuits
À griffonner des lettres
J'en ai passé des nuits
D'affreuses jalousies
À l'attendre glacée
Au coin d'un feu mourant
Je restais là, parfois
Jusqu'à l'aube, guettant
Me refusant à croire
À tant de perfidie
J'en ai passé des nuits
D'affreuses jalousies
J'en passe maintenant
De pauvres nuits d'orgie
Pour qu'il ne sache pas
Combien j'ai pu souffrir
Dans le bruit, vainement
Je cherche à m'étourdir
Mais l'éternel regret
Empoisonne ma vie
J'en passe maintenant
De pauvres nuits d'orgie !