Depuis le coucher du soleil,
des bandes d'étoiles se disputent le ciel,
lumières méticuleuses
pour t'enseigner la nuit.
Un âne au pas égal,
compagnon de ton retour,
scande la distance
au long du jour finissant.
A tes yeux, le désert,
une étendue de sciure,
minuscules fragments
de la fatigue de la nature.
Les hommes des sables
ont des silhouettes d'assassins,
reclus dans les silences
d'une prison sans limites.
Odeur de Jérusalem,
ta main caresse l'ébauche
d'une poupée maigre
taillée dans du bois.
"Tu l'habilleras, Marie,
tu retourneras
à ces jeux laissés
dans tes jeunes années".
Et elle vola dans tes bras
comme une hirondelle,
ses doigts comme des larmes
de tes cils à ta gorge,
suggéraient au visage
une chose ignorée,
la tendresse d'un sourire
une affection presque suppliante.
Et la stupéfaction dans tes yeux
monta de tes mains,
vides autour de ses épaules,
elles se comblèrent sur ses flancs
à la forme précise
d'une vie récente,
un secret qui se dévoile
quand gonfle le ventre.
Et à toi, qui cherchait la raison
d'une ruse inexprimée par son visage,
elle proposa le souvenir inquiet
parmi les restes d'un songe intime.