Quel grand maître, le fleuve
Qui naît déjà parfait
Qui creuse seul son lit
Qu'il dessine à son gré
Et quand on essaie de le dompter
Il ne se laisse pas faire
Il renverse tout, devient comme la mer
Et ne nous laisse plus en paix
Quel grand maître, le fleuve
Quand il s'élance dans le vide
Sans hésiter, il se laisse porter,
Écumant
Arrondissant la pierre
Comme un sculpteur
Comme un poète
Qui sans s'apitoyer sur lui, laisse ses œuvres
À l'eau qui viendra
Quel grand maître, le fleuve
Quand il efface les traces
Du fugitif et du renard
Et donne à boire aux chiens donnant la chasse
Quel grand maître, le fleuve
Qui garde l'or dans la boue
Et offre un autre trésor
Et donne à boire aux loups qui dansent
Quel grand maître, le fleuve
Quand il efface les traces
Du fugitif et du renard
Et donne à boire aux chiens donnant la chasse
Donnant la chasse
Et fait miroiter la lune
Dans son eau qui tremble
Comme des crinières au vent
Les voix d'un chant
Qui racontent le fleuve
Comme
Comme s'il était sculpteur
Comme s'il était poète
Comme s'il était sculpteur
Comme s'il était poète
Comme s'il était sculpteur
Comme s'il était poète
Comme s'il était sculpteur
Comme s'il était poète