Cela fait des jours que
penché au balcon
j’ai perdu la paye journalière
en parlant avec un moineau
qui s’ennuie plus que moi.
Ou regardant comment
s’effeuille un chêne vert
sentant le romarin
Comme ils refleurissent
et recommencent à s’effeuiller.
Cela fait des jours que je ne sais pas combien de jours cela fait
Cela fait des jours que je me dit...Demain..
Et j’attends
Et j’attends…
Vivant avec rien
Travaillant pour rien
et un jour, comme si rien
mourir de rien.
Adieu, Merci.
Au fond d’un bar
m’envoyant un café alcoolisé
pour me chauffer le cœur
pendant qu’arrive la mort
pour jouer au subhastado*
Cela fait des jours que je ne sais pas combien de jours cela fait
Cela fait des jours que je me dit...Demain..
Et j’attends
Et j’attends…
Penché au balcon
j’attends
Dénudant l’horizon
j’attends.
J’attends pour Noël
et pour la Madeleine
pour le jour et pour la nuit
que revienne Hélène
Que revienne Hélène !
Et c’est que, quand elle passe par ma rue
même les géraniums lui font de l’œil.
L’air devient tiède avec son souffle
et les pavés regardent au-dessus,
sa peau brune.
Quand passe Hélène….
Quand elle regarde, tu sais que la fontaine,
quand elle veut, lui donne
Quand elle pleure, tu sais que c’est le deuil.
Quand elle se tait, moi je suis tout tremblant.
Quand elle aime, l’amour prend son vol..
Et entre les toits , le soleil se balance
et les passereaux des fils électriques
regardent jaloux comme elle rit et se meut.
Couleur de longue attente et parfum
de lune pleine
mon Hélène.
Mon Hélène…
Mais…
Cela fait des jours
qu’être debout me fait mal
les rhumatismes me cassent les doigts
et que s’est enfui le dernier moineau...
*Jeu de cartes se jouant à 3 joueurs ou à 4 par équipe de 2.