Tu as cru que je dirais non
à présent tu en perds ton latin.
Tu étais entraîné pour naviguer par grand vent,
maintenant le chiffon rouge manque au taureau,
il devient daltonien, complètement daltonien.
Tu as pensé « ça se présente bien,
aucun feu ne jaillira pas des braises » ;
aujourd’hui le succès de ta séduction
te reste à travers la gorge.
Tu as pensé « ça reste un jeu,
une drague amusante et sans but précis » ;
tu espérais que je dirais « bonsoir »
car résister à la tentation ne fait pas partie de
ton répertoire, ton répertoire.
C’était ma partie, le petit mot « non »,
mais justement ça ne te revient pas.
Tu es génétiquement programmé
pour analyser en toute circonstance
ce qui va passer, se passer tout de suite.
Tu voulais seulement voir aujourd’hui même
jusqu’où nous pouvions aller tous les deux ;
maintenant tu restes là, toi pauvre porc ;
et désespéré, tu penses à ton retour chez toi,
à ton gamin et à ta femme.
Tu as cru que je dirais non,
et à présent tu files chez toi fébrilement.
Les aiguilles tournent à l’horloge,
et maintenant il va te falloir expliquer
où tu étais, lui expliquer, avec qui tu étais.
Tu as pensé que je dirais non
Chez toi, tu improviseras,
elle t’entraînera vite sur un terrain glissant ;
ton histoire ne tient pas la route.
Elle, elle va longtemps te dire « non »
Ça, je le parie, ça je le parie.
Tu as pensé que je dirais non.