D'abord j'donnerai un coup d'haltère à Léon, en reposant l'flingue
Le flingue me sera utile après, à la fin de cette cocasserie de dingue
Pour achever Léon à coup sûr, expier tous ses péchés impurs
Puis en rajouter, des coups à cette pute
Tu demanderas : «Pourquoi Léon ? Il est des notres!»
Et je te répondrai « Putain de merde, lui, des notres?
Ouvre tes yeux, Léon c'est du pus, frangin!»
Quand y en a dans le corps, le pus est aussi des notres soi-disant
Mais pas vraiment, compris?
Prends en de la graine, frère!
Après le deuxième coup d'haltère
Ça dégoulinera sur le tapis
Léon est mort, après y a quoi?
Après y a Étienne
Étienne, c'est trente secondes du travail des genoux et des coudes
Et putain, ça l'a pas aidé, la viande hachée quotidienne
Ensuite les convulsions de Eudes le rouquin dans l'antichambre
Hurlement d'Arthur, l'odeur acide de ses entrailles, sa gueule couverte de furoncles à peine visible dans l'ombre
Tu me diras "putain, Arthur n'y est pour rien, pourquoi le buter?"
Et je ne te dirai rien, je ne te répondrai pas, fais chier!
Après Arthur, Daniel rejoindra le bataillon
J'achèverai ce pédé avec un couteau - le craquement d'os c'est mignon
Après Daniel les jumeaux, j'ai zappé leurs noms
Les deux taulards blonds taciturnes, tous couverts de tatouages
Ils ont vécu leur vie de manière symétrique ces deux rouages
Sont nés et morts ensemble, comme du caca collé
Bref, une fin glorieuse à cette équipe de scouts trepanés
Ils regretteront qu'ils n'aient pas bu du poison en amont
Un grand-grand blanc s'est installé dans l'appartement
Y a que le son du sang dégoulinant
La nuit le sang imbibera tous les tapis
Et sur rue Dauphine le matin le légiste froncera les sourcils
Tu diras que j'ai perdu la boule, que je suis devenu un connard et une grosse pute emplie de bile
Que planter les siens pour du rien - c'est du gros jamais vu et vachement débile
Que parfois faudrait faire tourner le cerveau, éteindre la paranoïa et être cool, frelot
Et que en 2007 les gens négocient, et n'égorgent pas la bande tout de go
Tu m'as convaincu: je fais tourner le cerveau et je te mets un coup de boule
Que tu m'as fait chier avec ta probité, sale pédale d'intello
Je vois des choses d'une toute autre manière, putain d'narvalo
J'éteins pas la paranoïa, je ne laisse pas partir les reines
Je pense que c'est ça, mon cool, compris man?
En 2007 je me comporte comme je veux
Yeah, yeah