A ne hanter que chemins de silence. aube et souci un l'autre s'épaulant. s'en viennent jours de secrète indolence. où s'attarder, obscur, de cœur plus lent. fontaines profondes. mémoire et mensonge en vos eaux se confondent.
Feuille fanée en la bise chancelle. tant que passant, en désarroi, ne sait. quelle a cueilli, de feuille morte ou celle. qu'avril trompeur naguère caressait. fontaines profondes. mémoire et mensonge en vos eaux se confondent.
Assurément fortune n'était sûre. tant fut donné, en fut-il moins reçu. mais fallait-il souffrir telles morsures. sans que raison ni rime l'on n'en sût. fontaines profondes. mémoire et mensonge en vos eaux se confondent.
Voici que plaines s'avancent plus grises. voici trembler liseron défleuri. or c'est envie qui de vie est déprise. et c'est espoir qui doucement périt. fontaines profondes. mémoire et mensonge en vos eaux se confondent.
Autres, demain, par audace plus prompte. destin meilleur à leur tour y querront. si leur sourit, en faut-il tenir honte. fiers seront-ils quand aussi s'en iront. fontaines profondes. mémoire et mensonge en vos eaux se confondent.