Avec mes larmes, avec mon sang
Et l'encre rouge et bleue de ma mémoire
Avec des films en noir et blanc
Avec des femmes en blanc et noir
Avec le grand pinceau du temps
Et la palette de mon désespoir
Avec la toile que me tend
Le grand absent des reposoirs
Je peins ma vie comme je peux
Je peins ma vie comme elle vient
Excusez-moi du peu
Je peins !
Rose pastel du sentiment
Cris de couleur lancés au vent du soir
Ou gris qui quotidiennement
Versent des cendres sur l'histoire
Je peins ma vie comme je veux
Sans m'occuper des copains
Excusez-moi, bon Dieu
Je peins !
Tu écris
Et moi je peins ma vie
Je mets du ciel
Au milieu des ratures
Tu écris
Et moi je peins ma vie
Polichinelle
À la triste figure
Je peinturlure
La vie n'a pas eu le talent
De me donner l’œil d'aigle de Renoir
Alors je vais de mon pas lent
Les chemins creux du purgatoire
Moi, tâcheron de l'air du temps
Je fais des taches sur mon grand miroir
Et j'arlequine mes tourments
Pour les salons de l'illusoire
Je peins ma vie à petit feu
Je peins ma vie tant qu'elle tient
Encore un siècle ou deux
Je peins !
Tu écris
Et moi je peins ma vie
Je mets du ciel
Au milieu des ratures
Tu écris
Et moi je peins ma vie
Polichinelle
À la triste figure
Je peinturlure
Tu écris
Et moi je peins ma vie
Je mets du ciel
Au milieu des ratures
Tu écris
Et moi je peins ma vie
Polichinelle
À la triste figure
Je peinturlure
Oui, avant c'était, avant c'était de la barbouille
Et puis c'est devenu une espèce de peinturlure
Et puis, et puis, maintenant, petit à petit, ça devient peut-être de la peinture
Peut-être de la mauvaise peinture, mais de la peinture
On verra, ah, ah, ah, on verra bien !