Contremaître, vieux contremaître
pour janvier il a neigé
et pour avril il a grêlé :
nous avons eu une bien mauvaise année
Contremaître, laissez-moi aller
cueillir la récolte
je n’y vais pas pour le conducteur de bœufs
ni pour la paire (de bœufs) ni la charrue,
j’y vais pour un journalier
dont j’ai gagné la vie*.
Contremaître, vous ne me payez
pas même un sou, pour le labeur
je travaille pour un journalier,
Je ne veux pas être si mal payée.
Contremaître, aujourd’hui, vous n’avez pas pensé
à me payer la journée,
mais pensez-y demain,
car sinon, nous aurons faim.
Contremaître, c’est bien vous le maître
de la roselière et de la sècheresse,
mais vous ne le serez plus jamais
de mon arpent**
Contremaître, vieux contremaître
les jeunes ont fui de la maison
ils sont allés à la Ville
Déjà, ils n’aiment plus leur terre