Pendant combien de temps,
Devrais-je chercher le moyen de surnager ?
Mon mari ne travaille plus depuis longtemps
Et avec son sourire, il a perdu sa santé et sa dignité.
Pendant combien de temps,
Devrais-je demander à mes fils de serrer les dents ?
Entre pain, livres, électricité, gaz et loyer,
Sur la ville plombe déjà un autre été.
Mais le printemps reviendra,
Dans nos pauvres cœurs abrutis et vieillis et il les chauffera
Et peut-être un jour, ils nous donneront l’air
À un prix plus avantageux que l’essence.
Un sourceau authentique de sainte patience,
À la loterie, j’ai gagné une misère.
Pendant combien de temps, qui sait ?,
Devrais-je porter le poids de cette indignité ?
Nous dormons dans l’auto, cet été ;
Aux yeux du quartier, nous sommes devenus des étrangers.
Mais le printemps reviendra
En nos pauvres cœurs humiliés et malades et il les guérira
Et peut-être un jour, ils nous donneront l’air
À un prix plus avantageux que l’aspirine.
En attendant, à la loterie, j’espère,
Cette année encore, gagner une rente à vie.
Ce joli papillon posé sur le pare-brise
Est la preuve qu’à nous encore, on pense.
Quelle belle surprise entre brouillard et givre !
Comme il est chaud le baiser de la providence.
Et un jour peut-être, ils nous donneront l’air
À un prix plus avantageux que les ordures.
Et un jour peut-être, ils nous donneront l’air
À un prix plus avantageux que les ordures.
Pendant combien de temps
Devrais-je demander à mes fils de serrer les dents…