Ils bravèrent toute la nature, ces hommes de l'Ouest !
Les montagnes, les prairies, les fleuves !
Voici l'histoire d'un prospecteur
Qui affronta le pire de tout le désert !
Quand je devins chercheur d'or
Une bohémienne me lit mon sort
Dans ses cartes, sur la table
Alors, dis-je, Qu'est-ce que tu prédis ?
Les seuls mots qu'elle me répondit :
Du sable
Riant, je repris mon chemin
Il conduisait à des terrains
Désertés des dieux, inhabitables
Sûrement de l'or dans ces vallons
Derrière ce petit horizon
De sable
Chérie, attends bientôt mon retour
Le vallon et l'or qu'il recèle
Sont là, tout proches sous l'arc-en-ciel
Ma mule est morte, y a pas longtemps
Je n'ai plus d'eau, mes pas sont lents
Et le vallon recule, insaisissable
Pas âme qui vive, je suis damné
Seul un trou d'eau empoisonné
Du sable
Mes yeux voient mal de jour en jour
Et les mirages me jouent des tours
Est-ce toi, chérie, qui surviens, secourable ?
Mon bras se tend, mes doigts se crispent
Mais, oh mon Dieu ! Ce que j'agrippe
Du sable
Adieu, chérie, faut plus m'attendre
Ma vie est tout près de finir
L'arc-en-ciel va cesser de luire
L'or, là-bas, sera pour d'autres
J'ai saisi seulement
Friable, du sable
Sans limite
Brûlant
Le sable