Depuis qu’elles ont la soixantaine et au-delà
Elles mangent plus de glaces et de crème
Qu'elles n'en ont mangé de toute leur vie de jeunes filles
— Car c’est maintenant ou jamais
Plus de chimères ou de tabous
La vie est à croquer *
Hier, elles chevauchaient dans le vent
Et bien mieux que nous
Dans la boue, avec le courage et les grimaces
Propres aux héros
Mais regarde-les maintenant qu'arrive l'heure du péché, disons, aux alentours de dix-huit heures *****
Normandie, Normandie,
Regarde-les, tu me diras ce que tu en penses…
A les voir nager si sereines dans l'océan de leurs tracas qui n'ont pas l'air de tant les préoccuper...
Elles paresseuses ? Rien n'est plus faux
Elles trottent en tous sens, tu n'as pas idée,
Elles lisent **, et se tiennent au courant,
Et usent, renifle donc,
De parfums intenses
Car la vie est intense elle aussi
D'en dessous leurs mignons bonnets en équilibre, oh oh
Elles te matent
Et peu importe qui tu as été,
Elles ne se gêneront pas pour te tutoyer
Et elles dégustent et se régalent… Car c'est maintenant ou jamais
De muscat *** à la place de leur éclat d'autrefois
Normandie, Picardie,
Regarde-les, puis tu me diras…
Le nez au vent, et dans l'âme
L'effroi du bonheur (qui passe)
Chevaux de courses, et tombola ****
Et les yeux qui disent : oui
Cherchent dans le vide si tu es là
Après dix-huit heures. *****