Wow, éteignez-moi ces putains d’lumières là
C’est quoi ces têtes de glands sérieux ?
Et tout c’sang dégueu ?
J’y retournerais bien dans le bide à ma mère
Mais comme tous je demeure
Dans l’angoisse, la poisse, la de-mer.
En spéléo dans le royaume du sale
J’ai de suite perçu c’monde
Comme un rectum abyssal
Où fister tes fils, tes créatures, Ô Domine,
Juste pour l’plaisir sale pourriture
De les dominer,
Était de toutes les nourritures
La plus exquise et raffinée.
Ici-bas rien, ni bien, ni mal,
Juste les lois fatales du règne animal
Et l’arbitraire et le hasard et le désert
Où les anges mangent la fange sous le ronron des bulldozers.
Quoi ? T’as cru qu’j’étais un chien ou quoi ? Une fourmi ?
Un truc qui passe là, bosse là, meurt là
Sans foutre la merde dans c’foutu fourbi ?
J’partirai pas sans faire mal,
Sans contempler quelques commis de ce système devenir bleus,
Tout froids et pâles.
Appelle ça Pan, Wotan, Satan, Baal…
J’m’en bats les couilles tant qu’à coup d’crosse j’fais des cratères dans des collimateurs
Pour me venger de cette tristesse que depuis gosse le Créateur
M’a mis gratos comme une seringue de tétanos dans les artères.
J’ai jamais pris mon pied autrement qu’en tirant sur les ambulances
J’bande mou si y a pas du pu, d’l’abus et d’étranges souffrances
M’sors pas tes trucs de feuj genre j’voulais ken ma mère pendant mon enfance
J’voulais déjà percer leur panse, niquer leurs chances, dès la naissance.
A qui la faute si les nuages de la mélancolie
Tombent comme des piafs malades
Et bouffent par la racine les pissenlits
Dès que la haine surgit, telle une aubaine,
Miraculeuse et saine, comme le Messie ?
Ne rien kiffer à part l’ivresse de salir
Baiser l’autorité pour seul et unique plaisir
Telle est la vocation, le passe-temps, le loisir
De la race des crevures avant de moisir.
Si Dieu existe dans le ciel de nos têtes
C’est pour prêter son cul afin que l’on lui pète
Et qu’on atteigne par lui ou plutôt par son train-arrière
La joie ultime sans difficulté ni prières.
Dieu, tu es une putain au sens propre
C’est par toi leur moyen, que tes fils
Jouissent.
Dieu, tu es le pont et la barrière
La barrière qu’on enfonce, la barrière nécessaire
Oui Dieu, tu es le meilleur auxiliaire de ton putain d’adversaire.
Dieu, t’es le soleil du Mal, le flamboyant miroir
De son écrasante gloire.