Ce soir, ce soir j’en ai assez de voir l’absence,
assez d’entendre du silence.
Ce soir, c’est un soir de gala,
je fais comme si tu étais là…
Je vais aller ouvrir
et ce ne sera plus le vent,
mais ton si beau sourire,
un peu timide, un peu distant.
Tu me diras : « Bonsoir,
ça fait longtemps qu’on s’est pas vus,
un long jour de brouillard
où j’étais porté disparu ».
La radio chantera
ses chansons bêtes, mais jolies
comme si tu étais là,
et moi, je chanterai aussi.
Comme si tu étais là,
le chat ronronnera très fort,
la cheminée s’allumera,
y aura des fleurs plein le décor.
Comme si tu étais là,
il fera chaud, il fera beau.
Comme si tu étais là,
y aura la vie dans la maison.
Et puis, et puis tout doucement
le soir se couchera sur nous.
Toi, tu feras semblant
de t’être détaché de tout.
Tu prendras l’air blasé
des grands soldats les soirs d’enfer,
j’aurai l’œil amusé
d’une complice ou d’une mère.
La radio chantera
ses très jolies chansons d’amour
comme si tu étais là,
là, dans ma vie de tous les jours.
Comme si tu étais là,
on dînera seuls avec nous.
Je te dirai n’importe quoi,
mais bien, mais fort, mais à genoux.
Comme si tu étais là,
le vin aura le goût du vin,
ta voix sera vraiment ta voix,
mes mains redeviendront mes mains.
Comme si tu étais là,
les lumières se tamiseront.
Comme si tu étais là,
les bravos se réveilleront.
Et on fera l’amour,
je le vivrai, je serai moi
jusqu’au lever du jour
comme si tu étais là.