Le long des longs cheveux de dix-sept ans
Que je nouais de temps en temps
Glissaient parfois quelques mains nues, que sont-elles devenues ?
Le long des longues nuits dans la pénombre
Je me disais : « Ça y est, je sombre. »
Et j'attendais le petit jour qui revenait toujours
Cinq ou six années de presque rien, âge imbécile, âge désespéré
Cinq ou six années, je me souviens, j'étais l'argile et le feu mélangés
Le long des longs couloirs de ce lycée où je m'ennuyais à crever
Je traçais des mots sur les murs sans qu'on me voie, bien sûr !
Le long des longues journées noires et blanches
Les deux mains cachées dans mes manches
J'aurais donné pour être ailleurs un morceau de mon cœur
Cinq ou six années de presque rien, âge imbécile, âge désespéré
Cinq ou six années, je me souviens, j'étais l'argile et le feu mélangés
Le long des longs dimanches agonisants, Dieu ! Je détestais le présent
Et me réfugiais dans ma tour où je mourais d'amour
Le long des longues lettres clandestines que j'écrivais en héroïne
J'imaginais en grand secret que, pour moi, on mourait
Cinq ou six années de presque rien, âge imbécile, âge désespéré
Cinq ou six années, je me souviens, j'étais l'argile et le feu mélangés
Le long des longs cheveux de dix-sept ans
Que tu nouais de temps en temps
Glissaient parfois quelques mains nues, que sont-elles devenues ?
Le long des longues nuits dans la pénombre
Je me disais : « Ça y est, je sombre ! »
Et j'attendais le petit jour qui revenait toujours
Cinq ou six années de presque rien, âge imbécile, âge désespéré
Cinq ou six années, je me souviens, j'étais l'argile et le feu mélangés
Cinq ou six années de presque rien.