Où es-tu toi dans moi qui bouge
Toi qui flambe dans moi soudain
Et ce mouvement de ta main
Pour mettre à tes lèvres du rouge.
Où es-tu plaisir de ma nuit
Ma fugitive passagère
Ma reine aux cheveux de fougère
Avec tes yeux couleur de pluie.
J’attends la minute où tu passes
Comme la terre le printemps
Et l’eau dormante de l’étang
La rame glissant sur sa face.
Dans mon cadre profond et sombre
Je t’offre mes regards secrets
Approche-toi plus près, plus près
Pour occuper toute mon ombre.
Envahis-moi comme une armée
Prends mes plaines, prends mes collines
Les parcs, les palais, les salines
Les soirs, les songes, les fumées.
Montre-moi comme tu es belle
Autant qu’un meurtre et qu’un complot
Mieux que la bouche formant l’O
Plus qu’un peuple qui se rebelle.
Sur les marais comme à l’affût
Un passage de sauvagines
Et battant ce que j’imagine
Anéantis ce que tu fus.
Reviens visage à mon visage
Mets droit tes grands yeux dans tes yeux
Rends-moi les nuages des cieux
Rends-moi la vue et tes mirages.