Le matin la rosée, et à midi la chaleur
Le soir les moustiques. Je ne veux pas être laboureur (1)
Et moi qui m’endormais entre tes bras
avec la bouche accrochée à ton sein
L’amour d’un homme nous avait déjà unis
avant ce matin d’hiver où je naquis
Le souvenir de ce temps le vent ne l’emmène pas
quand tu économisais le pain pour me donner à manger.
Le matin la rosée, et à midi la chaleur.
Le soir les moustiques. Je ne veux pas être laboureur.
Berceuse qui déjà me parlait
de mon grand-père qui dort au fond d’un ravin,
d’un chemin plein de poussière, d’un cimetière blanc
d’un champs de raisins, de blés et d’oliviers.
D’une vierge sur un sommet, de chemins et de raccourcis,
De tous tes frères qu’ils tuèrent à la guerre .
Le matin la rosée, et à midi la chaleur
Le soir les moustiques. Je ne veux pas être laboureur
Tu es fille du vent sec et d’une terre sèche.
D’une terre que jamais tu n’as pu oublier
malgré le long chemin que t’ont fait cheminer
tes frères de sang, tes frères de langue,
et encore tu veux mourir en écoutant des mésanges
couverte par la poussière de cette pauvre terre.
Le matin la rosée ...