1Voilà, il est quatre heures de l'après-midi.
Les ancres ont été levées.
De Miami à Nassau
Il navigue sur les flots.
Il met le cap au sud par Biscayne Bay
Vers le large.
Le Yarmouth Castle est en train de mourir et il ne le sait pas.
Pendant les nombreuses années qu'il a passées en mer
Il a connu des temps meilleurs.
Il proteste en grognant
Quand ils larguent ses amarres.
Et le grondement de ses moteurs
Et la rouille le long de son épine dorsale
Disent au Castle qu'il est trop vieux pour prendre la mer.
Mais le sable du temps s'écoule en son coeur,
Une infime étincelle rougeoie,
Couve pendant la soirée.
On entend des rires au-dessus.
Maintenant on sert le dîner, on distribue les cartes,
On fait circuler les boissons.
Loin en dessous l'incendie démarre.
Il est maintenant minuit en pleine mer
Et la lune brille d'un vif éclat.
Des gens se joignent à la fête
Et d'autres disent bonsoir.
Il y en a maintenant beaucoup qui sont endormis,
C'était une journée bien remplie.
Et une fine volute de fumée s'élève.
"Ô Mon Dieu," gémit-il, "Je suis en flammes!
Que quelqu'un comprenne!"
Mais sa supplication silencieuse s'évanouit
Dans la musique de l'orchestre.
Tout le monde danse sur son pont
Et ils s'amusent comme des fous.
Alors une voix dit,
"Tais-toi et donne, je suis en train de perdre."
Au plus profond du Yarmouth Castle
Le feu se met à luire.
Il saute dans les corridors
Et monte et tourbillonne et grandit.
Et la peinture qu'il portait pour rester jeune,
Mon Dieu, elle brûle si bien.
Et bientôt ce sacré feu se déchaîne.
Sous la passerelle il monte vite.
Le capitaine se tient en haut.
Il appelle le bosco et lui dit,
"Bosco, nous sommes perdus.
Car les tuyaux d'incendie en lambeaux sur les râteliers
Ne fournissent aucune pression.
Et les gens en bas
Périront bientôt."
L'incendie fait maintenant rage par son travers.
Il se répand à l'avant et à l'arrière.
Les gens se bousculent
Car le feu les empêche de passer.
La fumée infernale les enveloppe
Et ils s'effondrent sur place.
Et le capitaine dans son canot de sauvetage est en train de partir.
C'est alors que le bateau Bahama Star
Traverse la nuit à toute vapeur.
Il voit le Castle en flammes
Et c'est terrible à voir.
"Sautez! Sautez!" crie le capitaine,
"Nous viendrons à votre secours du mieux que nous pourrons!"
Et la peinture sur ses cheminées commence à frire.
"Que Dieu vienne en aide à ceux qui sont endormis en bas
Qui ne peuvent .trouver leur chemin!
Dieu merci pour ceux que nous sauvons
Pendant cette affreuse journée."
Les héros se sont multipliés,
Mais le temps s'amenuise.
Et maintenant de la poupe à la proue
Il est en flammes.
Le Yarmouth Castle gémit,
Il pleure comme un enfant.
Tu peux l'entendre si tu écoutes
Par-dessus les mugissements sauvages.
Pleure-t-il pour ceux qui gisent dans leur lit
Dans ses flancs fondus,
Ou pleure-t-il pour lui-même, je me le demande?
Mais les vivants furent vite secourus,
Ceux qui ont survécu pour le raconter.
Et depuis le Star ils le regardaient
Mourant ici même dans les ondes.
À l'image d'un bateau-jouet sur l'étang d'un moulin
Il a brûlé toute la nuit.
Et s'est noyé dans les vagues
Au matin.
1. Cette chanson est remplie de termes maritimes. Moi, je n'ai aucune expérience avec les bateaux en n'importe quelle langue. Alors, c'est presque certain que j'ai fait assez d'erreurs pour faire rire les vrais mariniers. J'accepte volontiers tous conseils sur le sujet.