Je suis allée chez ma commère
Lui demander conseil
Car mon mari nous a quitté pour s’installer à Praïa.
Libório tu as un sacret toupet
D’avoir emporté cette vache
Que nous avions élevée au prix de tant d’efforts
Depuis la naissance de Grégoire !
Il nous faut gagner notre pain,
Notre pain quotidien
Chaque matin je me lève aux aurores
Et tout en me lamentant
Je prie Dieu
De m’accompagner dans ma lutte pour survivre
Puis j’attache mon pagne autour de mes hanches,
Je mets mon fils sur mon dos,
Mon balluchon sur la tête,
Et je pars essayer de gagner ma vie.
Je n’ai plus de lait à mettre dans mon couscous de maïs
Ni sur mes galettes, si sèches
que mes enfants ne veulent pas les manger
Plus une seule poule dans mon poulailler
Plus un seul oeuf dont je pourrais profiter
Il nous faut gagner notre pain,
Notre pain quotidien