Ciel, ouvre-toi
Et adresse un peu de soleil
A tous ceux qui vivent seuls
Ciel, ouvre-toi
Et, cette fois pour de bon, fais la lumière
Sur l'époque où j'ai été ce que je ne suis plus.
Nous avons trouvé cette vie sous les étoiles
Puis avons quitté les cavernes
Pour arriver jusqu'aux barrières
— Laissez-moi passer, je n'ai pas de temps (à perdre)
J'ai déjà tellement dormi
Maintenant, j'ai un rendez-vous qui compte.
Le vent qui passe
Le ciel qui vole
Et une vie seule
— Une vie seule.
Ciel, ouvre-toi
Sur la frontière
Sur la route noire (rotta : autre sens : débâcle, défaite)
Une vie entière
Ciel, ouvre-toi
Pour qui n'a pas ni drapeau ni prière
Et qui en titubant avance dans le soir.
Mer, ouvre-toi
Et laisse-les passer
Eux qui n'ont rien fait
Rien fait de mal
Vois ce panneau accroché au milieu du ciel
"Si tu veux vivre sur un grand pied (ou : en grand seigneur)
Tu dois être partisan de l'Empire".
Mais une fille un jour m'a expliqué
Que la mer a tant de vagues qu'elle ne s'arrête pas à l'horizon
Alors allons-y
Seigneur, ils ont trouvé avec une loupe (ou : lentille, lunette)
Qu'au-delà du ciel, il n'y a rien, seulement le noir d'une toile
— Les hommes vont bien finir par le découvrir !
Le vent de la guerre
Est pareil à un ouragan
Mon amour, je n'ai plus la force, avançons
N'aie pas peur et donne-moi la main
La nuit est sombre mais toi et moi, nous nous protégeons (protégerons).
Ciel, ouvre-toi et adresse un peu de soleil
A qui n'a pas de nom
A qui n'a pas de pays
Ouvre-toi et adresse un peu de soleil
A qui va sur la route — rien que trois millions de gens.