Dans la chaleur moite de juillet
Sur un vieux scooter débridé
Par la vitesse les larmes tirées
Tombent sur leurs jambes dénudées
Ils roulent vers le lac, assurés
Que rien ne puisse leur arriver
Trop jeunes et déjà cabossés
D’une vie en ronces et de fleurs fanées
Au-dessus de l’usine, le ciel est dégagé
Dans l’eau vert bouteille se reflète l’été
Étendus dans l’herbe, ils ne font que fumer
Perdus dans leurs rêves, libres d’être oubliés
Bercés par le souffle du sirocco
En sourdine un morceau de techno
Le soleil au zénith, qui brûle la peau
Rafraîchie de désir, si loin des idéaux
Ils se mordent les lèvres et se dévorent
Ôtent leurs jeans, culs nus, sous les rayons d’or
Leurs mains se cherchent et se trouvent encore
Pour languir le plaisir qui finit par éclore
Parce que la nuit poussières d’étoiles
Les ombres ton sur ton
L’obscurité déposera, sur les couleurs un voile
Ils se fabriquent des souvenirs avant que tout ne s’estompe
Que l’on oublie les voix, et les feux de Bengale