Le printemps arrive en vain,
L'hiver est tellement en nous,
Que mars peut s'en aller,
Avec toutes les grues derrière lui.
En nous il n'y a que de la place pour l'hiver,
Nous gèlerons sous le dernier gel,
Cheminant à l'aveuglette par les trous dans la glace
Comme un solitaire vers un autre.
2. Et elles viennent des patries chaudes
Les grues de l'automne passé,
Et les nids sont morts sous les corniches,
Et tu n'es pas à mes côtés.
Il y a eu, il y a et il y aura encore
Des changements pire que la mort,
Dans mon coeur, il y a une tempête de neige
Et des fous viennent faire du ski.
3. Et il neige jusqu'à ne pas en finir,
La neige pénètre tout mon corps
Pendant une danse de bonhommes de neige
qui ne peuvent plus s'enlacer.
Au fond de nous c'est l'hiver pour toujours,
Deux vieux amants malheureux,
Emmène ta floraison, printemps,
Et toutes les grues migratrices !