L'homme de la rue
Reste seul par entêtement
Il ne trouve pas de compagnie
Mais il ne va pas à la maison
A la maison la ronde a déjà changé
Car la mode change
La ronde est triste
La ronde est muette
Là autour de la télévision
Dans le ciel la lune
Surgit, grande et pleine de prose
Elle fait un tour, gracieuse,
Pour attirer l'attention
L'homme de la rue
Qui est distant de la lune
Pour être un nègre qui parle bien
Parle seul à ses boutons...
L'homme de la rue
Avec son tambourin muet
Peut déjà attendre assis
Son école (de samba) ne vient pas, non
Ses amis
Sont en train d'apprendre humblement
Un rythme de tambour différent
Qui vient de la télévision
Dans le ciel la lune
Qui n'était pas au programme
Pleine et nue, arrive et appelle
Pour montrer ses évolutions
L'homme de la rue
Ne perçoit pas sa séduction
Et en l'absence d'un autre nègre
Danse la samba tout seul avec ses boutons...
Les amoureux
Dispensent déjà leur amour
Qui veut du rire
Qui veut des pleurs
Ne fait pas d'effort, non
C'est la vraie vie
Encore va-t-elle s'asseoir désolée
Voyant la vie plus vivante
Que celle qui vient de la télévision
L'homme de la rue
Pour être un nègre qui se conforme
Laisse la lune de côté
Et va allumer ses boutons
Dans le ciel la lune
Penaude et déjà décroissante
Se cache dans un nuage
Elle retourne vers son sertão