Encore derrière le rideau
Cette lumière qui ne s'éteint pas,
Sur la neige éparse,
Elle jette son salut.
Les genoux nus
Sur les froides dalles grises,
Sur les marches rouillées,
Sur le sombre granit.
Et quelque part la joie se promène,
Et quelque part une alarme rugit,
Et quelque part vit l'espérance,
Et quelque part dans le monde, toi.
Les flocons de neige nocturne,
Moelleux et légers,
Se précipitent avec fougue
Dans la chaleur de ma main.
Silencieusement et tristement
Fondent dans le feu,
Et ils tombent comme des mystères
Dans ma paume humide.
Brille, mon ami,
Ma fidèle sentinelle,
Rêveur de minuit
A la cervelle têtue.
Brille, mon ami, ne t'éteint pas,
Brille au moins avec une demi-bougie
S'il le faut, porte toi bien, avec la demi-incandescence,
Ne t'endort pas la nuit.
Et quelque part la joie se promène,
Et quelque part une alarme rugit,
Et quelque part vit l'espérance,
Et quelque part dans le monde, toi.