Tu ne verras plus la cime de la Falconaia1,
Ni les colombes qui en avril volent toujours en couple.
Tu ne feras plus de sonate au soleil des Murnagnje
Et pas plus nous ne t'entendrons improviser des chants sur l'aire.
Je pleure en sachant qu'en mars, quand le soleil est plus vif
Tu ne seras plus avec nous sous les roues des moulins à olives.
En octobre à Campu Furnelli, quand viendra la saison,
Les filles qui cueillent les olives attendront tes chansons.
Quand je pense à tes yeux, mon esprit s'agite
Et je pleure en soupirant pendant que coule l'huile nouvelle.
Il vaut mieux que je n'y pense plus, car ma mémoire vacille
Je meure lentement en sachant que tu as choisis d'autres yeux.
Tu m'avais tant promis d'être toujours à mes côtés
Mais quand je ne t'ai pas vu arriver le cœur m'a manqué.
Aujourd'hui, après tant d'années, désormais ton chemin est le mien,
Celui de découvrir tant de beauté depuis les cimes de San Parteu.
1. pic rocheux de Haute-Corse, près du village de Feliceto