Pour supporter
Le difficile
Et l'inutile
Y'a l'tour de l'île, quarante-deux milles de choses tranquilles
Pour oublier grande blessure, dessous l'armure
Été, hiver
Y'a l'tour de l'île
L'Île d'Orléans...
L'Île c'est comme Chartres
C'est haut et propre
Avec des nefs
Avec des arcs, des corridors et des falaises
En février la neige est rose comme chair de femme
Et en juillet
Le fleuve est tiède
Sur les battures...
Au mois de mai
À marée basse
Voilà les oies
Depuis des siècles au mois de juin parties les oies
Mais nous les gens les descendants de La Rochelle
Présents tout l'temps
Surtout l'hiver
Comme les arbres...
Mais c'est pas vrai
Ben oui, c'est vrai
Écoute encore...
Maisons de bois
Maisons de pierre
Clochers pointus
Et dans les fonds des pâturages de silence
Des enfants blonds nourris d'azur, comme les anges
Jouent à la guerre
Imaginaire...
Imaginons l'île d'Orléans
Un dépotoir
Un cimetière
Parcs à vidanges, boîte à déchets, U.S. parkings
On veut la mettre en mini-jupe and speak English
Faire ça à elle...
L'Île d'Orléans
Notre fleur de lyse...
Mais c'est pas vrai
Ben oui c'est vrai
Raconte encore
Sous un nuage,
Près d'un cours d'eau
C'est un berceau
Et un grand-père au regard bleu qui monte la garde
Il sait pas trop ce qu'on dit dans les capitales
L'œil vers le golfe
Où Montréal
Guette le signal...
Pour célébrer
L'indépendance
Quand on y pense
C'est-y en France, c'est comme en France, le tour de l'île
Quarante-deux milles comme des vagues,
Les montagnes
Les fruits sont mûrs
Dans les vergers
De mon pays...
Ça signifie
L'heure est venue
Si t'as compris...