Le soir tombe, vois-tu aussi les vieux saules, là-bas, au bord de la rivière ?
Viens sous leur ombre rafraîchir tes pieds fatigués
Comme les branches de ces saules...1 Regarde, comme elles sont denses et lourdes !
Nous sommes protégés pour la nuit.
Nos peurs du lendemain matin,
Le courant va les emporter jusqu'à la mer.
Et le vent léger souffle à travers la verte chevelure des saules pleureurs.
Entends-tu aussi le susurrement, cette voix au-dessus (des eaux) de la rivière ?
J'ai envie de l'écouter, et pas seulement de poser la question : "Qu'allons-nous devenir tous les deux ?"
Car (au fond) je sais que je devrais craindre la réponse.
Ce brasier à l'horizon, cet air qui sent le brûlé,
Et la vapeur trouble de l'autre rive, qui rampent vers nous.
Attendons calmement, plus tard, dès que le vent va tourner
Tu découvriras, tout comme moi,
Que c'est seulement un feu de chaume
Et le soleil au crépuscule.
Et le vent léger souffle à travers la verte chevelure des saules pleureurs.
Entends-tu aussi le susurrement, cette voix au-dessus (des eaux) de la rivière ?
J'ai envie de l'écouter, et pas seulement de poser la question : "Qu'allons-nous devenir tous les deux ?"
Car (au fond) je sais que je devrais craindre la réponse.
De proches appels, des aboiements, et soudain retentit un coup de feu -
Mon genou fait mal, des gouttes rouges tombent dans la rivière...
Non, aucune goutte de sang n'est versée, le spasme se diffuse dans ma jambe.
Ce qui se répand sur le sable de la berge,
Maladroitement renversé par moi,
Est ce qui reste de notre vin.
Et le vent léger souffle à travers la verte chevelure des saules pleureurs.
Entends-tu aussi le susurrement, cette voix au-dessus (des eaux) de la rivière ?
J'ai envie de l'écouter, et pas seulement de poser la question : "Qu'allons-nous devenir tous les deux ?"
Car (au fond) je sais que je devrais craindre la réponse.
Connais-tu la chanson à propos de ce sage qui s'était assis au bord de l'eau,
Qui après de longues années, a presque oublié les noms de ses ennemis,
Et finalement, les a vus morts ; leurs corps sans vie emportés par le courant ?
Non, nous ne sommes pas sages,
Nos ennemis - parlons tout bas à présent ! -
Sont bien vivants, et ils sont tout proches !
Et le vent léger souffle à travers la verte chevelure des saules pleureurs.
Entends-tu aussi le susurrement, cette voix au-dessus (des eaux) de la rivière ?
J'ai envie de l'écouter, et pas seulement de poser la question : "Qu'allons-nous devenir tous les deux ?"
Car (au fond) je sais que je devrais craindre la réponse.
1. Qui trempent dans l'eau...