J'ai soixante ans de deuils et de prisons
Maintenant aspirés par le vil capital
Plié au régime des flics et des maçons
Bombes et assassinats sans identité
J'ai payé pour les péchés des prêtres et des parrains
Dans des geôles et des ghettos remplis d'idées
Rêves trahis volant par les fenêtres
Et dogmes corrompus protégés à Hamamet
J'ai pleuré des voix et des idéaux vendus à un Américain
J'ai troqué mon dieu contre le pouvoir d'un démocrate-chrétien
J'ai vu la duplicité et la haine je-m'en-foutiste
Faire feu dans le ventre de l'utopie
Et la horde funeste du germe centriste
Croitre dans la pourriture de la bourgeoisie
J'ai vu encore des juges ingrats
Payer cher leur dignité
Et des templiers ivres avec leurs écus croisés
En bas dans la fosse de l'immunité
J'ai baisé les mains à de puissants maçons Piduistes
A de riches ploutocrates et bellicistes
J'ai acheté mes votes à coup de fusils et de pots de vins
J'ai sucé le sang des étudiants et des travailleurs
Quand le silence est une douleur assoupie dans un sourd idéal
Quand le spectre des antiques tourments résonne dans le lointain
Je revois le mal dans les yeux bandés
De haine milicienne et de noire nostalgie
Je revois Scelba et la pieuvre fasciste
Le long des enseignes de la police.
Le peuple uni ne sera jamais vaincu
Le peuple uni ne sera jamais vaincu
Le peuple uni ne sera jamais vaincu