Le temps se déchire aux quatre coins
Des minutes de pause dans la bataille
Et l'impression que nous deux,
Nous n'allons plus nous revoir
Mais quelque chose nous resserre
Nous retient liés
Et ne laisse pas tomber
Notre dernière chance
Mais je
Suis venu dans ce monde, plein d'amour
Et le monde
M'a reçu avec un rire moqueur
Tromperie
Je n'y ai fait rien qu'un pas
Et là-bas
Il n'y a que la pluie et la neige
Le sillonnement des trams comme des cicatrices
Sur le dos de nos villes
Nous avons coupé court à tout dénouement
Pour ensuite nous recoudre encore
Les cœurs emmurés,
Derrière des briques grises
Et je crois que là nous n'y sommes
Pour rien
Mais nous
Sommes venus au monde plein d'amour
Et nous
Partons vers nulle part, quand
Nous comprendrons
Le lien est brisé, et nous sommes
Embourbés dans nos hontes
Au point de ne déjà plus tenir debout
D'une manière ou d'une autre, il faut vivre
J'essaie, j'étouffe1, je dépense, je vieillis
Mais comment aimer ?
Nous n'avons pas su apprendre, les professeurs sont les mêmes
Je vais boire
Jusqu'à ce que la ville n'ait plus le dernier mot2
Peut-être
Qu'on me jettera un appât depuis la station de l'éternité
À moi.
1. lit. "cuire à l'étouffée"2. mot à mot, jusqu'à ce que la ville ne gagne pas la dispute