Partout, les chaises sont empilées.
Partout, les rideaux sont tirés.
Les salles de classe ressemblent toutes
À ce qu'elles seront au mois d'août
Les paquets de pâtes italiennes
Ont déserté tous les rayons
Comme si il fallait qu'on se souvienne
Que la peur réveille les couillons.
Exceptée la bêtise humaine.
Nous voilà tous en quarantaine
En Quarantaine
Certains rallument la chaîne hi-fi.
Savourent un album en entier.
Certaines ressortent le manuscrit
Qu'elles n'ont jamais pu achever.
Les confinés relisent Prévert.
Les cons finis se serrent la main.
On a toujours besoin d'une guerre
Pour démasquer les êtres humains.
Comme le cargo du capitaine
Nous voilà tous en quarantaine
En Quarantaine (bis)
Les impatients trinquent à distance
Par vidéo interposée
Les solitaires matent à outrance.
N'importe quelle daube télévisée
Si il y a des concerts aux fenêtres
Et des coups de fil pour nos grands-mères
C'est qu'au bord du gouffre, peuvent naître.
Les plus beaux élans solidaires.
Moi qui vient d'passer la trentaine
Je fais un saut en Quarantaine
Les marchés s'effondrent un peu plu
Et les costards retroussent les manches.
Il fallait au moins ce virus
Pour qu'ils se soucient des blouses blanches.
Comme la bataille est immédiate.
Et malgré le manque de moyens
C'est le stethoscope en cravate.
Que les docteurs sauvent nos anciens.
Il serait temps qu'on s'en souvienne.
Quand prendra fin la quarantaine
La quarantaine (bis)