Mon grand-père était juste un vieux marin
Avec des rides creusées par le vent
Il passait sa journée à fixer la mer
Et la mer le fixait
Mon père était juste un pauvre journalier
Au regard éteint par le temps
Le soir il s'allongeait sur le divan
Mon père, avec son verre à la main
Et je n'ai plus de miettes de pain
Ni de pelotes de laine
Sur le chemin du retour
Pour pouvoir revenir à la maison
Moi, je suis le fils qui ne connaît pas la mer
Ni les fatigues du journalier
Je garde un divan où je rêve
Le même où mon père ne rêvait plus
Et ce sont les seuls contes que j'ai entendus
Où la mer submergeait et le verre tuait
Ce ne sont pas des histoires à transmettre
Je veux être un père... pour enseigner à rêver
Je n'ai plus de miettes de pain
Ni pelotes de laine
Sur le chemin du retour
Pour pouvoir revenir à la maison
Et il ne me reste qu'une seule carte
Encore à jouer
Je conduirai toute la nuit
Demain est à une demi-heure