J’abandonne sur une chaise
le journal du matin.
Les nouvelles sont mauvaises
d’où qu’elles viennent.
J’attends qu’elle se réveille
et qu’elle se lève enfin.
Je souffle sur les braises
pour qu’elles prennent.
Cette fois,
je ne lui annoncerai pas
la dernière hécatombe.
Je garderai pour moi
ce que m’inspire le monde.
Elle m’a dit qu’elle voulait,
si je le permettais,
déjeuner en paix.
Je vais à la fenêtre
et le ciel ce matin,
n’est ni rose ni honnête.
Pour la peine,
est-ce que tout va si mal?
Est-ce que rien ne va bien?
«L’homme est un animal»,
me dit-elle.
Elle prend
son café en riant,
et me regarde à peine.
Plus rien ne la surprend
sur la nature humaine.
C’est pourquoi elle voudrait,
enfin si je le permets,
déjeuner en paix.
Oui, déjeuner en paix.
Oh, déjeuner en paix!
Je regarde sur la chaise
le journal du matin.
Les nouvelles sont mauvaises
d’où qu’elles viennent
«Crois-tu qu’il va neiger?»,
me demande-t-elle soudain.
«Me feras-tu un bébé pour Noël?»
Elle prend
son café en riant,
et me regarde à peine.
Plus rien ne la surprend
sur la nature humaine.
C’est pourquoi elle voudrait,
enfin si je le permets,
déjeuner en paix.
Oui, déjeuner en paix.
Oh, déjeuner en paix!
Oui, déjeuner en paix,
en paix, en paix…
Enfin, déjeuner en paix,
déjeuner en paix.
Enfin, déjeuner en paix.