À Montevideo
Pour moi seul, dès l’aurore
J’ai vu le ciel éclore
D’un merveilleux tableau
À Montevideo
J’ai couru l’aventure
Derrière la voiture
De l’Indien porteur d’eau
C’est son pas nonchalant
Qui donne à la rue
Le signal du joyeux réveil
Tout devient éclatant
Cafés et boutiques
S’animent au clair soleil
À Montevideo
J’ai connu des fleuristes
Des filles, des artistes
Et le vieux chercheur d’or
À Montevideo
J’ai vu, pour une orange
La bambine aux yeux d’ange
Danser sur le vieux port
Et vient midi
À Montevideo
Tout s’embrase, ébloui de lumière
Et vient le soir
À Montevideo
L’ombre cède aux guitares légères
À Montevideo
Sous la brise des palmes
J’ai vu frémir le calme
Du blanc miroir des flots
À Montevideo
J’ai hanté la taverne
Qu’une vieille lanterne
Signale aux matelots
Moi aussi, j’ai goûté
Au rêve étoilé
D'un regard aux longs cils de soie
Dans le soir enchanté
Où l’âme s’enflamme
Au rythme d’un appel : Samba !
À Montevideo
J’ai compté les fontaines
Où par milliers se baignent
Les diamants du ciel
À Montevideo
Sous les baisers sans nombre
J’ai murmuré dans l’ombre
Des aveux éternels
Mais soudain
À Montevideo
M’est venue cette image :
Paris, mon vieux village,
Pour moi est aussi beau !