Nous étions tous les deux
étendus sur la lande.
Tu regardais les cieux.
Moi, je te contemplais. (Je sais.)
Le roux de tes cheveux
dénoués sur la lande
sur le vert de l'Irlande
était vague de feu.
De nos vertes années
qui verrouillaient l'enfance
dont je n'ai malgré moi
jamais rien oublié—
de nos vertes années,
en as-tu souvenance?
Viennent-elles parfois
tendrement éclairer
un coin de tes pensées—
nos vertes années?
À la brise d'été,
tu offrais ton visage
et tu semblais rêver
ignorant qu'en mon coeur
venait de se lever (oui)
la tempête et l'orage.
Moi, je demeurais sage,
pudique, et bouleversé.
De nos vertes années
qui s'ouvraient sur la vie
et qui vivent à feu doux
au fil de mes pensées—
de nos vertes années
j'en ai la nostalgie
que reviennent pour nous
le temps d'un seul été
du fond de leur passé—
nos vertes années.
La di di, da di da,
nos vertes années,
ooh, ooh, nos vertes années,
nos vertes années,
da di-ah da-ah, di-ah da-ah, ah-ah.